Dans cet article, je liste les techniques et les notions à savoir lorsque l’on débute la peinture. Chacune est rapidement présentée et peut renvoyer vers un article plus complet et/ou dédié à ce sujet.
Si ce n’est pas déjà fait, je vous invite également à télécharger gratuitement mon guide « Bien débuter la peinture » pour surpasser les principales difficultés rencontrées par les débutants (formulaire de demande en bas de l’article ou en cliquant sur le lien de l’encadré au dessus). Et pour en savoir plus sur le guide, cliquez ici.
Techniques de peinture à maîtriser
Faire un lavis
Un lavis est une couleur fortement diluée, à l’eau pour l’acrylique, et avec du solvant type essence de térébenthine pour l’huile. Les lavis sont utilisés en première couche pour recouvrir une toile blanche très rapidement ou pour esquisser votre composition. On emploie également le terme de « jus » pour une couleur très diluée (terme valable également pour les glacis).
Appliquer un glacis
Le glacis est également une couche de peinture diluée, assez fine pour être transparente, mais cette fois, appliquée sur une autre couche de peinture parfaitement sèche. Il se créé ainsi un mélange optique entre la couche sous-jacente et la fine couche de glacis. Cette technique de peinture sert généralement à renforcer une valeur tonale ou à modifier une couleur.
Réaliser un fondu ou un dégradé
Pour être exacte dans les termes, on parle de « fondu » lorsque deux couleurs se mélangent graduellement l’une dans l’autre.
Et on parle de « dégradé » lorsque l’une de ces couleurs est du blanc. Dans la pratique, les deux termes s’utilisent sans véritable distinction.
On distingue deux techniques pour réaliser un fondu ou un dégradé en peinture : « humide sur humide » et « humide sur sec« . Pour la première, les couleurs sont fondues alors qu’elles sont encore fraîches (exemple du fondu jaune-orangé ci-dessus). Pour la technique « humide sur sec », la deuxième couleur est appliquée graduellement sur la première déjà sèche (exemple du dégradé de bleu, le blanc est appliqué sur le fond bleu bien sec). Il est possible également d’utiliser des glacis successifs pour faire des dégradés ou des fondus.
Vous trouverez un article complet sur le sujet : Comment faire un beau dégradé de couleurs à la peinture acrylique? Ces techniques expliquées à l’acrylique sont également valables à la peinture à l’huile.
Placer et mélanger ses couleurs sur sa palette
Les couleurs sont disposées sur le bord de la palette pour laisser le plus d’espace possible pour les mélanges. Elles sont placées idéalement toujours dans le même ordre pour les retrouver rapidement au moment de peindre ou pour recharger les couleurs sur la palette (ex : je place toujours mon jaune primaire entre le blanc et le jaune de cadmium foncé).
Lorsque vous réalisez vos mélanges, évitez d’obtenir une couleur trop homogène, laissez quelques nuances cela créera des petites variations dans votre tableau. Il paraîtra plus « vivant ».
Déterminer les valeurs
La valeur est la luminosité relative d’une couleur rapportée sur une échelle allant du noir au blanc. En termes simples : cette couleur sur mon modèle est plutôt foncée ou plutôt claire? 😉
C’est en représentant correctement les valeurs de votre modèle que vous donnerez notamment cette impression de profondeur dans vos tableaux ou les reliefs d’un paysage ou d’un portrait.
Sur une échelle allant de 1 à 10, le 1 étant 100% noir et le 10, 100% blanc, comment se situe chaque couleur de votre modèle par rapport aux autres? Déterminez d’abord la couleur la plus foncée, puis la plus claire de l’ensemble et regrouper les intermédiaires en 1 à 3 groupes de valeur. Inutile de représenter chaque valeur.
Ce qui est souvent difficile c’est de réaliser que bien que les couleurs soient différentes, les valeurs peuvent être identiques.
En passant la photo de référence en noir et blanc, on distingue plus facilement les valeurs.
Apprêter une toile
Une toile est dite “apprêtée” lorsqu’une couche protectrice résistante isole le textile du médium. Les toiles sont souvent vendues déjà apprêtées. Si ce n’est pas le cas, il faut alors lui appliquer un apprêt, c’est-à-dire une couche de matériau neutre pour la rendre moins absorbante et l’empêcher d’altérer l’aspect et la consistance de la peinture. J’utilise personnellement du gesso que l’on trouve facilement dans le commerce.
Pour en savoir plus, j’ai écrit un article qui aborde ce sujet au travers du recyclage d’anciennes toiles : Comment recycler une toile déjà peinte?
Vernir un tableau
Pour un beau rendu et une protection optimale du tableau, vous pouvez le vernir. Les vernis existent en mat, satiné ou brillant. Au delà de l’aspect esthétique, ils servent également de protection et facilitent le nettoyage.
Ils sont adaptés à la peinture à l’huile ou à l’acrylique. Ils s’appliquent sur la peinture parfaitement sèche à la bombe ou au pinceau. C’est toujours impressionnant la première fois que l’on vernit un tableau. On a peur de tout gâcher. Mais il n’y aucun raison de s’inquiéter.
Entretenir son matériel
La peinture demande un peu de précautions notamment vis-à-vis des pinceaux. Pour les garder en bon état plus longtemps, il est impératif de bien les nettoyer, et ce juste après votre séance de peinture.
Rappelez-vous également que l’acrylique est une peinture à l’eau qui se nettoie très bien lorsqu’elle est encore fraîche, mais qui ne pourra être enlevée sans abîmer le support si elle est sèche. Attention aux vêtements!
Notions à retenir
La théorie des couleurs
Je ne vais pas rentrer dans les détails ici car la théorie des couleurs pourrait me prendre plusieurs articles pour en venir à bout. Mais voici quelques notions concernant les couleurs et leurs associations.
Les couleurs primaires, secondaires et tertiaires
Les couleurs primaires ne peuvent être obtenues par mélange. On distingue 3 couleurs primaires en peinture : cyan (sorte de bleu), jaune et magenta (sorte de rouge tirant vers le rose).
A partir de ces couleurs primaires, mélangées deux à deux, on obtient 3 couleurs secondaires : vert (cyan + jaune), orange (jaune + magenta) et violet (magenta + cyan).
Si vous mélangez chaque couleur secondaire avec une de ces composantes primaires vous obtenez 6 couleurs tertiaires : bleu-vert (bleu + vert), jaune-vert (jaune + vert), jaune-orangé (jaune + orange), rouge-orangé (rouge + orange), rouge-violet (rouge + violet) et bleu-violet (bleu + violet).
La roue ou cercle chromatique
Toutes ces couleurs peuvent être disposées en cercle que l’on appelle « le cercle » ou « la roue chromatique ». Il existe d’autres représentations pour naviguer entre les couleurs mais je trouve la roue chromatique très pratique d’utilisation.
Les associations de couleurs qui fonctionnent à coup sûr
Il s’agit d’une des techniques de peinture essentielle pour obtenir un tableau harmonieux. Vous l’avez probablement remarqué, les couleurs s’associent plus ou moins bien entre elles. Voici les harmonies colorées qui fonctionnent à coup sûr :
Couleurs complémentaires : elles sont situées l’une en face de l’autre sur la roue chromatique. Par exemple : bleu et orange.
Couleurs complémentaires adjacentes : une couleur s’harmonisera bien avec les couleurs qui sont situées de part et d’autre de sa complémentaire (ex : bleu avec le rouge-orangé et le jaune-orangé).
Diade : ce sont deux couleurs qui sont séparées par une autre (ex : bleu-vert et bleu-violet).
Triade : comme son nom l’indique l’harmonie est formée par 3 couleurs situées à égales distance les unes des autres sur la roue chromatique. Par exemple les 3 couleurs primaires. Je mettrai personnellement un petit bémol sur cette association que je trouve un peu « criarde ».
Tétrade : 4 couleurs forment l’harmonie colorée (voir illustration ci-dessous).
La perspective
La perspective est souvent un sujet qui fait peur aux débutants et aux moins débutants d’ailleurs. Il n’y a pourtant que deux notions essentielles à retenir :
La perspective linéaire ou géométrique
Elle s’applique lorsque vous représentez des éléments construits tels que des maisons. Pour la représenter, vous devez d’abord déterminer une ligne d’horizon puis placer un ou deux (voire trois mais c’est très rare) points de fuite. Toutes les lignes de construction de vos maisons ou autres éléments construits se dirigeront vers ces points de fuite. Vous retrouverez tous ces détails dans le guide « Bien débuter la peinture ».
La perspective aérienne ou atmosphérique
Cette technique permet de donner une impression de profondeur dans le tableau même si vous n’avez aucun élément construit. De la même manière que si vous regardez un paysage dans la réalité, les éléments lointains sont plus clairs et plus bleutés.
Bien entendu, les deux types de perspectives peuvent s’utiliser dans un même tableau comme vous pouvez le constater dans le tableau ci-dessous de Pierre-Henri de Valenciennes.
La composition
A la différence d’une photo, la peinture permet de composer, c’est-à-dire d’agencer, ajouter ou supprimer des éléments de notre modèle pour que le tableau soit plus captivant.
Tout comme la théorie des couleurs, la composition est un vaste sujet. Dans un premier temps, nous pouvons retenir trois grandes notions :
La règle des tiers ou du nombre d’or
Pour faire simple, il faut diviser votre tableau en 9 parties à l’aide de 2 lignes horizontales et 2 lignes verticales. Vous placerez vos éléments principaux sur les lignes ou encore mieux sur les jonctions de ces lignes. Retenez simplement qu’il faut décaler le sujet du centre de votre tableau. Si on reprend par exemple le tableau de Pierre-Henri de Valenciennes (ci-dessus), vous noterez qu’il n’y a rien à regarder de particulier au centre. 😉
Les chiffres impairs
Votre composition sera plus harmonieuse avec un nombre impair d’élément d’un même groupe. Par exemple, trois fleurs plutôt que deux ou quatre.
La circulation du regard
L’œil doit circuler dans le tableau. Vous devez inviter l’observateur à rentrer dans le tableau et y circuler pour découvrir petit à petit les éléments qui le composent.
Tableaux du diaporama :
- Retour de Pipersville – Fern Coppedge
- Le pont de Villeneuve-La-Garenne – Alfred Sisley – 1872
- Indiens pêchant au harpon – Albert Bierstadt – 1862
Au fur et à mesure de votre progression dans le domaine de la peinture, vous apprendrez de nouvelles notions de composition comme le rythme, la répartition des valeurs ou encore la gradation.
Spécificités des médiums
Peinture à l’huile : la règle du « gras sur maigre »
Il s’agit d’une loi incontournable à savoir sur la peinture à l’huile. A chaque nouvelle couche de peinture, vous rendrez la peinture plus huileuse pour faciliter le séchage des couches du dessous. Vous commencerez donc par peindre par exemple votre première couche de peinture avec juste de l’essence de térébenthine, puis la deuxième avec un mélange huile/térébenthine et enfin juste à l’huile. Vous pouvez multipliez les couches intermédiaires en dosant toujours un peu plus gras que la précédente couche.
Peinture acrylique : les couleurs foncent en séchant
La peinture acrylique est fabriquée à partir d’acrylique qui est un médium blanchâtre qui devient transparent en séchant. Par conséquent, toutes les couleurs de votre tableau fonceront légèrement en séchant.
Quelques termes techniques de peinture pour compléter
Pour compléter cet article je vous invite à prendre connaissance de quelques définitions supplémentaires dans le glossaire du blog : cliquez ici pour accéder au glossaire.
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Un commentaire
Barbara
Bonjour, je débute à l’huile et je souhaite utiliser uniquement des médiums « sains » car les solvants comme l’essence à la térébenthine sont trop toxiques.
J’hésite entre l’huile de carthame, le liquin et d’autres médiums siccatifs comme le siccatif de Courtrai ou le médium siccatif brillant Harlem Duroriez … Savez-vous quelles sont leurs différences entre tous ?
Je n’ai malheureusement pas possibilité de tous les tester avant de bien choisir…
Merci pour votre retour et vos conseils !
Cordialement