Au vu des messages que je reçois, vous semblez être nombreux à avoir des difficultés avec vos mélanges de couleurs. Alors aujourd’hui je vais partager avec vous 5 bonnes pratiques pour vous aider à les réussir plus facilement.
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Conseil #1 : Réduire sa palette de couleurs
Les couleurs minimum
Lorsque l’on a des difficultés à mélanger ses couleurs, le mieux est de se limiter à quelques couleurs pour les maîtriser parfaitement.
Alors pas n’importe lesquelles évidemment…
- Les 3 primaires ou équivalent, c’est à dire : un jaune, un bleu (cyan pour la « vraie primaire ») et un rouge (magenta pour la « vraie »). Pourquoi ? Parce que ces 3 couleurs primaires on ne peut les obtenir par mélange.
- Un blanc de titane qui est opaque ou de zinc qui, lui, est transparent.
Si vous deviez avoir un minimum de couleurs ce serait ces 3 primaires + un blanc… Pourtant un artiste, Anders Zorn, arrive à faire des tableaux magnifiques avec un noir, un blanc, un ocre jaune et un rouge vermillon…c’est tout !
Quelques couleurs supplémentaires
A ces 4 couleurs, vous pouvez y ajouter :
- Un noir. Certains ont des nuances de bleu, d’autres de rouge, etc. Je les trouve plus ou moins tous équivalent personnellement. J’alterne entre le noir d’Ivoire et le noir de Mars en fonction des dispos en magasin. Inutile de prendre un gros tube, il vaut mieux éviter de trop l’utiliser car il « rabat » les couleurs. Le mieux est de faire son noir coloré avec les 3 primaires. J’en parle dans cet article : Faut-il prendre du noir en tube ou faire son noir par mélange de couleurs ?
- Idéalement ce serait bien de dédoubler chacune de ces « primaires » pour avoir une couleur chaude et une couleur froide à chaque fois. Qu’est ce que ça signifie ? Si on se réfère au cercle chromatique qui permet d’agencer les couleurs les unes par rapport aux autres, il faudrait une couleur qui tire d’un côté du cercle et une seconde qui tire de l’autre. Ca donnerait (cf : illustration ci-dessous) : un jaune qui tire vers le vert (jaune citron), un jaune qui tire vers le orange (cadmium foncé) ; un rouge qui tire vers le orange (vermillon par exemple) et un second qui tire vers le violet (magenta) : et enfin un bleu qui tire vers le violet (outremer) et un second qui tire plus vers le vert (cyan). Les couleurs entre parenthèses sont simplement des suggestions que j’utilise personnellement. D’autres peintres préfèreront le jaune cadmium moyen, le rouge cadmium clair, le cramoisi d’alizarine ou encore le bleu céruléum. A vous de voir il y a beaucoup de choix et beaucoup de marques.
Conseil #2 : Privilégier les couleurs monopigmentaires
Ce sont les pigments qui déterminent une couleur donnée. Ils sont indiqués sur les emballages des peintures (dignes de ce nom…en gros si ce n’est pas indiqué, évitez de l’acheter. Elle ne sera pas de bonne qualité : il y aura beaucoup de liant et très peu pigments).
Pour savoir comment lire ces indications, je vous invite à lire cet article : Comment décrypter les informations sur les tubes de peinture ?
Donc lorsque vous achetez vos tubes de peinture, essayez dans la mesure du possible de choisir des couleurs monopigmentaires, c’est-à-dire avec un seul pigment.
Pourquoi ? Parce que lorsque vous allez faire vos mélanges, si vous avez un jaune qui contient déjà du blanc vous aurez du mal à faire un orange lumineux par exemple. Le blanc « dégrade » la couleur, elle perd de sa luminosité. Ce ne sera pas de votre faute, c’est juste que vous n’aurez pas le matériel vous permettant de réussir vos mélanges.
Mes recommandations de marques (un conseil caché pour réussir vos mélanges de couleurs)
A l’acrylique, j’aime beaucoup la marque Abstract de Sennelier en éco-pack qui a le mérite d’avoir de nombreuses couleurs monopigmentaires et un format anti-gaspillage. Leur pack de primaires + blanc + noir est idéal pour commencer. Les marques comme Liquitex, LefrancBourgeois et Golden sont très (très) bien aussi.
A l’huile, je vous conseille la qualité extra-fine pour une super pigmentation et donc des couleurs éclatantes et lumineuses : celle de Sennelier, celle de LefrancBourgeois, de Winsor & Newton et Rembrandt de Royal Talens sont extras.
Personnellement, j’ai commencé à utiliser la peinture à l’huile diluable à l’eau pour des raisons d’allergies aux médiums et au fait que je ne peux peindre chez moi sinon la fenêtre toujours ouverte. J’en suis très satisfaites. J’ai testé la gamme Artisan de Winsor & Newton et la qualité Artist de Cobra chez Royal Talens (la qualité Study est à éviter car trop de tubes en mélanges de pigments). Le médium à utiliser est un médium diluable à l’eau lui aussi. J’utilise celui de W&N, très bien.
Conseil #3 : Préparer un nuancier
Le nuancier c’est le meilleur moyen d’apprivoiser ses couleurs et les mélanges qui en découlent.
J’ai rédigé un article complet qui explique pas-à-pas comment réaliser un nuancier et les enseignements que l’on peut en tirer : Tableau des mélanges de couleurs
En résumé, vous tracez un quadrillage avec autant de colonnes +1 et autant de ligne +1 que vous avez de couleurs à la maison. Par exemple si vous avez 10 tubes différents, vous tracez 11 lignes et 11 colonnes.
Sur la ligne tout en haut (voir illustration ci-dessous), à partir de la 2ème case, vous allez peindre la case avec une de vos couleurs et répéter cela jusqu’à épuisement de celles-ci. En colonne, vous allez faire exactement la même chose dans le même ordre. Essayez d’avoir un ordre plus ou moins logique avec les jaunes côte à côte, les rouges, les bleus etc. Evitez par exemple de mettre un jaune puis un bleu puis de nouveau un jaune. Ca serait moins visuel et vous ne pourriez pas en ressortir tous les enseignements et l’utiliser par la suite aussi facilement.
Puis, à la rencontre de 2 cases (celle en ligne et celle en colonne), vous allez mélanger les deux couleurs et peindre la case en question. Dans la diagonale du quadrillage, vous retrouverez donc les couleurs pures de vos tubes.
Enfin pour compléter votre nuancier, vous allez faire cela à toutes les rencontres de vos couleurs.
Conseil #4 : Identifier la couleur
Lorsque vous rechercher une couleur, essayez de la nommer. Est-ce plutôt un jaune, un orange, un rouge, un violet, un brun, un bleu, vert, etc ? Cela vous permettra de définir la teinte dominante et de partir de ce mélange de base.
Ensuite, à partir de ce mélange, essayez de voir sa position par rapport à la couleur que vous voulez obtenir. Est-elle plus jaune, plus rouge, plus bleu ? Est-elle plus foncée ou plus claire ?
En procédant par itération, petit à petit vous allez finir par trouver la couleur que vous recherchiez.
Avec la pratique, avec la connaissance de vos propres couleurs, l’utilisation de couleurs mono-pigmentaires, vos mélanges seront de plus en plus facile à réaliser.
Conseil #5 : Commencer par la plus claire
Lorsque vous faîtes votre mélange de couleurs, commencez par la couleur qui la compose, la plus claire. En effet, il vous faudra bien plus de quantité de couleurs pour éclaircir un mélange que pour le foncer.
Prenons l’exemple d’un vert : mélange de jaune et de bleu entre autres. Je dis entre autres car vous pouvez obtenir un vert en mélangeant du jaune avec du noir. Mais dans tous les cas, la méthode reste la même. Le jaune est la couleur la plus claire de ce mélange. Vous allez donc commencer par disposer du jaune dans la quantité de mélange de vert voulue au final. Puis, vous allez jouer avec le bleu en l’ajoutant petit à petit jusqu’à l’obtention de la couleur verte voulue. Bien entendu, ce n’est pas en mélangeant uniquement un jaune et un bleu qu’on aura toutes les nuances de vert possibles. Il sera peut être nécessaire d’y ajouter du rouge, d’autres jaune ou bleu, du blanc ou du noir.
J’espère que ces 5 conseils pourront vous aider à réussir plus facilement vos mélanges de couleurs. N’hésitez pas à me faire part dans les commentaires des difficultés particulières que vous rencontrez lors de vos mélanges ? J’essaierais de vous aider à les surmonter.